Karine Barde a 44 ans, elle est responsable du service des archivistes itinérants du Centre de Gestion de la Dordogne.

Corentin Baraban est lui, à 24 ans, archiviste chargé de collecte.

Voici leurs parcours

Karine Barde

La voie des archives, retour sur un parcours universitaire :

L’Histoire a toujours été l’une de mes matières préférées et, parallèlement, je me passionnais depuis toute petite pour l’histoire locale et la généalogie. Quand j’ai découvert, étudiante, l’existence du métier d’archiviste cela a été une révélation et une évidence : ce métier était parfaitement fait pour moi. Je me destinais alors à l’enseignement, sans la moindre conviction. J’ai donc abandonné mes études de langues (LLCE anglais) après l’obtention de ma licence pour suivre un DEUG d’Histoire pour me permettre d’intégrer ensuite une formation professionnalisante en archivistique. Mon dossier a été retenu à Angers et j’ai intégré la licence d’Histoire spécialité archives en 2000. Après obtention de la maîtrise d’Histoire spécialité archives en 2002, j’ai choisi de ne pas poursuivre en DESS et de chercher un poste.

Débuts dans le monde professionnel et premier poste :

Etant profondément attachée à mon département d’origine, la Dordogne, j’avais pour objectif premier de trouver un poste sur ce secteur géographique. Par chance, pendant mon stage de maîtrise aux archives départementales de la Dordogne, une commune s’est manifestée auprès de la directrice car elle recherchait un archiviste pour classer son fonds. C’est donc grâce au réseau que j’ai commencé à tisser sur mon premier stage que j’ai eu accès à mon premier poste. Comme il n’existait alors aucun service d’archivistes itinérants en Dordogne, j’ai démarché pendant deux ans les communes du département pour trouver d’autres missions de classement. J’ai ainsi classé les fonds de 4 communes entre 2002 et 2004. En 2004, le Centre de Gestion de la Dordogne a décidé de créer un service d’archivistes itinérants et mon expérience en contrat m’a permis d’être recrutée sur le poste. Mon entrée dans le monde du travail s’est donc faite de manière assez fluide mais j’ai aussi fait en sorte de « faire mon trou » en me faisant connaître, en démarchant spontanément les communes. Je n’ai pas attendu qu’un poste vienne à moi. Mon ressenti sur les débuts de la vie professionnelles dans le monde des archives a immédiatement été très bon. Dès ma première semaine de stage et le premier classement j’ai su que ce métier était fait pour moi et allait m’épanouir. Je me suis intégrée très facilement dans les équipes et je me suis sentie parfaitement à ma place. Toutes les tâches me plaisaient, surtout le classement qui, aujourd’hui encore, est mon activité favorite.

Des changements de poste :

Alors, cela va être rapide 😊 Je n’ai pas bougé ni de Dordogne, ni de mon poste depuis l’obtention de mon diplôme de maîtrise en 2002. Et cela me convient merveilleusement puisque mon objectif premier était de travailler au pays, sur mes terres natales. Je savais que je ne pourrais pas avoir une progression de carrière rapide et « prestigieuse » mais cela ne faisait pas partie de mes attentes. En revanche, si je n’ai pas quitté mon poste au CDG depuis 2004, mes fonctions et responsabilités ont-elles beaucoup évoluées. En 2004 j’ai créé le service seule puis j’ai fait en sorte qu’il se développe. Nous avons recruté un deuxième archiviste en 2006 et en 2010, je suis devenue officiellement responsable du service. Parallèlement j’ai passé et obtenu en 2006 et 2011 les concours d’assistant puis d’assistant qualifié de conservation du patrimoine. Le premier m’a permis d’être titularisée au bout de deux ans sur mon poste. Enfin, après le vote de la loi déontologie en 2016 qui a enfin reconnu la possibilité pour les CDG d’exercer légalement la compétence « mission archives » pour les collectivités, ma directrice m’a donné le feu vert pour vraiment développer le service à hauteur des besoins sur le terrain. Nous avons donc recruté, entre 2016 et 2021, 4 archivistes supplémentaires. Enfin, en 2022, j’ai été nommée en promotion interne sur le grade d’attachée de conservation du patrimoine. Aujourd’hui, je fais encore beaucoup de missions sur le terrain (par nécessité économique pour le service mais aussi parce que ces missions me plaisent, m’épanouissent et me permettent d’encadrer plus efficacement mes agents) mais une partie de mon temps est consacré à des missions d’encadrement ou de pilotage du service et de gestion de projet (développement de nouvelles prestations pour nos collectivités, notamment des prestations de traitement des documents bureautiques ou des prestations de valorisation, participation à un projet mutualisé de SAE à destination des collectivités, mise en ligne de nos inventaires, développement de la communication sur les réseaux sociaux, etc.). Les principales difficultés rencontrées… Je dirais, au début, le problème de la reconnaissance des compétences, de la qualification, de l’expertise. Tant par les collectivités que par la hiérarchie au CDG. Il a fallu se battre pour convaincre pendant de nombreuses années avant que le service ne prenne vraiment son essor. L’arrivée de notre directrice actuelle en 2010, très à l’écoute et convaincue que notre service était un atout pour le CDG, a beaucoup joué dans le développement du service et l’épanouissement des agents qui le composent. Parmi les difficultés, je pourrais aussi bien sûr citer, en itinérance, les conditions de travail parfois difficiles et précaires (beaucoup de déplacement, port de charge, travail dans des endroits peu adaptés, rythme de travail soutenu) mais nous avons la chance, en Dordogne, d’avoir de grosses compensations : véhicule de service pour chaque agent avec remisage à domicile, récupération des heures pour les longs trajets, matériel mis à disposition pour le confort et la sécurité, fort soutien, confiance et reconnaissance de la part de la hiérarchie (tant la direction que les élus) et volonté de sécuriser les agents que nous recrutons (pas de CDD précaires chez nous). Cela rend nos fonctions au quotidien tout à fait agréables et l’ensemble de l’équipe se sent bien dans le service.

Et dans 5 ans ?

Bonne question… Je ne sais pas encore. Je ne pensais pas rester aussi longtemps au CDG mais j’avoue que le développement du service et les bonnes conditions de travail font qu’être sur ce poste est une joie au quotidien, avec toujours de nouveaux challenges qui ne permettent pas la routine et l’ennui. Dans 5 ans je pourrais donc toujours être là, avec un service qui aura continué à grossir et développer de nouvelles prestations. Mais si une opportunité intéressante se présente, l’envie de travailler en archives départementales est aussi présente. L’inconvénient des petits départements ruraux, c’est que les occasions de changer de poste sont rares et la mobilité dépend donc plus des opportunités que du désir des personnes 😊

Question bonus  L’AEDAA et vous :

L’AEDAA incarne mes « racines » archivistiques même si je ne suis plus adhérente. Même au bout de 21 ans je reste une angevine de formation, ces origines sont importantes pour moi et j’en suis toujours fière. Je suis restée en contact et même amie avec de nombreuses personnes de ma promo. Je trouve qu’il y a une vraie identité, un vrai souffle autour de la formation archives d’Angers, qui traverse les années et les décennies. C’est ce qui m’a donné envie de participer à cette galerie de portraits !

Corentin Baraban

La voie des archives, retour sur un parcours universitaire :

Après être sorti du lycée j’ai fait une licence d’histoire à Nancy (54). Ne sachant pas vraiment vers quel cursus me tourner ensuite j’ai fini par trouver les licences professionnelles. J’ai donc poursuivi mes études à Angers (49) en licence professionnelle Archives, Médiation et Patrimoine.

Débuts dans le monde professionnel et premier poste :

J’occupe actuellement mon premier poste, depuis 2021 aux Archives départementales de l’Aveyron. Je suis archiviste chargé de collecte. Au sortir de ma formation à Angers, j’ai envoyé une cinquantaine de lettres de candidatures spontanées. J’ai eu
la chance d’avoir été retenu assez rapidement aux AD12, je m’attendais à attendre plus longtemps avant de pouvoir prendre mon premier poste. Je suis ravi du poste que j’occupe actuellement. Les Archives de l’Aveyron sont composées d’une petite équipe (20 personnes). Ça me permet d’assurer de nombreuses missions et de découvrir de nombreux aspects des archives.

Et dans 5 ans ?

Toujours archiviste, et toujours dans l’Aveyron je pense. Je n’ai pas pour projet immédiat de changer ni de poste, ni de localisation.

Un grand merci à Karine et Corentin pour leur participation, nous espérons que ces portraits ont suscité des vocations !

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