Sarah Olives est, à 37 ans, archiviste-record manager à la RATP.
A 42 ans, Violaine Levavasseur est aujourd’hui Cheffe de service aux Archives municipales de la Rochelle.
Voici leur parcours
Sarah Olives
La voie des archives, retour sur un parcours universitaire :
J’ai aidé mon père à dépouiller des actes pour sa généalogie (alors qu’ils n’étaient pas encore numérisés) dans des centres d’archives alors que j’étais en fac de sciences. Je me suis prise de passion pour les archives et j’ai changé de voie pour une fac d’histoire. C’est d’abord la sauvegarde du patrimoine écrit mais également le caractère sensible et touchant que peuvent avoir les archives qui m’ont amené à changer totalement de voie. Après la licence d’histoire en 2008 et un master 1 à l’université d’Aix Marseille, j’ai fait le DU de Poitiers en 2012. Après une pause dans mes études où j’ai travaillé en tant qu’animatrice culturelle pour une association, j’ai repris un master archives à l’université d’Angers en 2016.
Débuts dans le monde professionnel et premier poste :
Mon premier poste était au Commissariat à l’Energie Atomique, j’ai trouvé ce poste en épluchant les offres d’emploi sur internet (AEDAA, AAF, …) quelques semaines après la fin de mon stage de M2. Je n’ai pas trouvé compliqué mon entrée dans le monde du travail car le choix de travailler sur Paris facilite grandement les choses. Je souhaitais commencer par une mission plutôt longue (2 ans) et j’ai pu trouver avant même d’avoir eu mes résultats de Master 2. Je pense que le fait d’avoir été plus tardivement dans les archives que les autres diplômés avec un parcours assez atypique ainsi que le choix de Paris a facilité mon arrivée dans les archives. J’ai eu de la chance de tomber sur une personne très pédagogue comme premier responsable, qui a pu me montrer les différences entre de l’archivage d’archives intermédiaires et de l’archivage historique et le contact direct avec les producteurs. Comme le CEA est un centre de recherche j’ai pu voir une autre vision que celle qu’on nous montre en formation des archives plus classiques (Archives Départementales, Nationales…).
Des changements de poste :
Archiviste au Commissariat de l’Energie Atomique 2018-2020 (Paris-Saclay) : j’étais intérimaire, je suis donc restée jusqu’à la fin de mon contrat. J’avais pour mission l’archivage d’archives scientifique, la mise à jour du tableau de gestion ainsi que la sensibilisation à l’archivage auprès des producteurs. Archiviste à la RATP 2020-2022 (Paris) : traiter des arriérés en archivage intermédiaires et historiques, archiver en vu d’un déménagement, superviser des prestataires de déménagement. Traiter des archives dans le cadre de grand projet immobilier. Mon poste a évolué donc je divise mes deux expériences car même s’il s’agit de la même structure, mes missions sont maintenant, plus de l’ordre du record-management que celles d’un archiviste. Archiviste-Record manager à la RATP 2022- à maintenant (Paris) : superviser le travail de 4 archivistes sur la reprise de 6kml d’archives des infrastructures de la RATP ainsi que préparer la mise à la concurrence de tout le réseau bus (récupération d’environ 2kml d’archives sur 25 centre bus), former et conseiller des producteurs à l’archivage, rédiger des tableaux de gestion, participer à la mise en place d’un SAE, accueillir du public pour l’archivage historique, participer aux Journées Européennes du Patrimoine.
Et dans 5 ans ?
J’espère avoir fini par trouver un poste pérenne car même si depuis le début de ma carrière j’enchaine les missions longues (2 ans pour la première, 3 ans pour celle en cours actuellement), j’aimerai pouvoir m’impliquer sur la durée pour une structure et pouvoir suivre des projets au long terme.
Question bonus 🙂 L’AEDAA et vous :
Un moyen de faire le pont entre les M1, les M2 et les diplômés des années antérieures et permettre ainsi des contacts.
Violaine Levavasseur
La voie des archives, retour sur un parcours universitaire :
J’avais un intérêt pour les archives que j’ai découvert lors d’un stage en 2ème année de DEUG d’histoire auprès de la bibliothécaire des Archives départementales d’Ille-et-Vilaine. Je me dirigeais alors plutôt vers les métiers du livre et des bibliothèques. J’ai suivi un DEUG Histoire à Rennes II puis une formation Licence, Maitrise et DESS métiers des Archives à Angers.
Débuts dans le monde professionnel et premier poste :
Mon premier poste était Archiviste à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris. J’ai effectué mes recherches via les réseaux professionnels. Je ne juge pas mon entrée trop difficile, j’ai trouvé mon poste à l’issue de mon stage de DESS (dans une autre CCI), avant même d’être diplômée. La bonne réputation de la formation d’Angers a été un plus pour trouver un poste rapidement. Je retiens surtout la diversité des missions en contrat qui permet d’acquérir une expérience variée et diverse en entrant sur le marché du travail, et ainsi affiner son projet professionnel. Cependant, il faut parfois être (très) mobile.
Des changements de poste :
- archiviste à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, CDD, 20 mois
- chef du service Archives-Documentation de la Ville de Noisy-le-Sec (attachée de conservation du patrimoine titulaire), 3,5 ans
- archiviste chargée des archives contemporaines, des relations avec les services versants et de l’archivage électronique, Ville de Versailles (attachée de conservation du patrimoine , 6,5 ans
- cheffe du service des Archives communales de Versailles (conservateur territorial du patrimoine ), 6 ans
- cheffe du service des Archives municipales de La Rochelle (conservateur du patrimoine), depuis 2 mois.
J’ai davantage changé de poste pour des raisons personnelles (éloignement géographique, cadre de vie). Le 2nd poste était pour valider le concours d’attaché de conservation du patrimoine obtenu. Le 3ème poste était pour des raisons géographiques mais aussi pour intégrer un service plus important, avec d’autres collègues archivistes, pour avoir des échanges métiers. Le dernier poste essentiellement pour des raisons personnelles, un souhait de changement du cadre de vie. Dans l’ensemble, je n’ai pas vraiment rencontré de difficultés sur mes différents postes. J’ai toujours eu la chance d’arriver sur des postes répondant à mes centres d’intérêt. Toutefois, comme pour beaucoup de débutants, ma première prise de poste en collectivité en tant que cheffe de service, jeune diplômée et lauréate de concours, n’a pas toujours été simple et évidente. Il faut savoir faire preuve de persévérance mais aussi d’humilité pour arriver à se faire accepter et légitimer par son équipe. Le fait également d’être seule archiviste de métier dans un service, d’autant plus quand on est débutant, n’est pas toujours très simple à gérer.
Et dans 5 ans ?
Venant récemment de changer de poste, avec des missions d’envergure pour une prise de poste (nouveau bâtiment en cours de livraison, réorganisation du service, mutualisation et mise en œuvre de l’archivage électronique), et une mobilité géographique, je ne pense pas changer de poste prochainement.
Question bonus 🙂 L’AEDAA et vous :
De bons souvenirs d’étudiante, un réseau de soutien et d’entraide et des outils bien utiles pour mes premiers postes.
Un grand merci à Sarah et Violaine pour leur participation !
Nous espérons que ces portraits ont suscité des vocations !