A 28 ans, Gwendoline Guihard est cheffe de projet Archives chez Pro Archives Système.

Elle aussi diplômée d’Angers, Julie Laplanche est, à 45 ans, responsable du pôle archives modernes et contemporaines aux Archives départementales du Calvados.

Voici leur parcours

Gwendoline Guihard

La voie des archives, retour sur un parcours universitaire :

Dans le secondaire, j’adorais l’histoire mais je n’osais pas me lancer dans une licence d’histoire sans savoir quel métier je pourrais faire avec (je ne me voyais pas devenir prof, ni faire des études toute ma vie).
Mon département organisait des journées d’orientation qui permettaient de découvrir un métier sur une journée. Par ce biais, j’ai pu visiter deux services d’Archives départementales et j’ai pu discuter avec des archivistes en poste. Je suis rentrée chez moi ravie et persuadée que je voulais en faire mon métier.
Comme j’avais des facilités scolaires, je me suis dirigée vers la classe préparatoire à l’École Nationale des Chartes du Lycée Pierre de Fermat, à Toulouse. J’y suis restée trois ans, ainsi, même si je n’ai pas réussi le concours, j’ai pu avoir une équivalence pour le diplôme de licence en Histoire. J’ai ensuite pu intégrer le Master Archives d’Angers.

Débuts dans le monde professionnel et premier poste :

J’ai commencé à travailler dans le Services des Archives historiques de Saint-Gobain Archives pour y effectuer des missions de classement, de valorisation et de communication auprès des chercheurs. C’est un ami qui m’avait transféré l’offre de poste pensant, à juste titre, que celui-ci m’intéresserait. Au début, je me sentais un peu perdue devant toutes les tâches qui pouvaient être effectuées et devant la grandeur et la richesse de fonds que je ne connaissais pas du tout. Je n’avais pas encore tout à fait confiance dans mes compétences d’archivistes. Heureusement ma supérieure m’a accompagnée. J’ai pris confiance en moi en m’impliquant dans les projets du service, en me documentant sur les différents fonds en présence et sur l’historique de l’entreprise puis en prenant la responsabilité de projets de plus en plus important. Pour moi la bonne intégration dans le monde des archives se résume en trois mots : curiosité, motivation et implication.

Des changements de poste :

J’ai commencé ma carrière comme Archiviste dans le service historique de Saint-Gobain Archives. A la fin de mon deuxième CDD de 9 mois, comme on ne me proposait pas de CDI, j’ai décidé de chercher ailleurs et, pourquoi pas, de revenir dans le Sud-Ouest. C’est pour cela que j’ai postulé chez Pro Archives Systèmes et que je suis devenue Archiviste Experte du Pôle Archives Conseil sur la région de Toulouse. Au bout de 2 ans, j’ai été mutée sur Marseille et j’y suis devenue Cheffe de projet après 1 an de travail dans la région en tant qu’archiviste experte. C’est donc le poste que j’occupe depuis presque 1 an. Personnellement, je n’ai rencontré aucune difficulté à trouver des postes qui me convenaient. J’avais l’avantage, je pense, d’être très mobile et de ne pas chercher dans un secteur précis. Mais je suis consciente d’avoir eu beaucoup de chance de trouver rapidement un poste stable, en CDI, contrairement à beaucoup de mes camarades de promo.

Travailler dans le privé :

Au sortir du Master je ne me voyais pas travailler dans le privé, je m’imaginais travailler dans un service municipal ou dans un service d’archives historique en me spécialisant dans leur valorisation. Ce sont les opportunités qui ont fait que, finalement, je n’ai travaillé que dans le privé. De plus, les quelques retours positifs que j’avais eu sur des postes dans le public étaient trop tardifs ou me proposaient des salaires trop bas pour que j’y songe sérieusement. Mon poste actuel me donne tout de même une bonne idée du travail dans le public puisque ce sont soit mes clients, soit des partenaires réguliers sur les opérations que je peux effectuer. Aujourd’hui, je n’imagine donc pas quitter le privé dans lequel je me suis épanouie, qui me donne plus de libertés et qui me permet d’effectuer des missions très variées avec des acteurs multiples. J’ai aussi pu bénéficier d’une évolution de carrière très rapide, ce qui n’aurait peut-être pas été possible dans le public. Enfin, mes missions en tant que prestataire privé m’ont permis d’avoir une vision globale de ce que peut être la gestion des archives à tous les niveaux, des différents profils possibles de producteurs et de la nécessité des opérations de sensibilisation. C’est particulièrement formateur et intéressant.

Et dans 5 ans ?

Je pense toujours être à mon poste actuel mais avec sous ma responsabilité des équipes d’archivistes et des projets plus conséquents. De plus, les missions concernant des vracs numériques ou la gestion des archives électroniques tiendront certainement une place plus importante qu’actuellement où les traitements d’arriérés papiers sont largement majoritaires.

Question bonus 🙂 L’AEDAA et vous :

J’ai un peu de nostalgie en repensant à l’AEDAA pour laquelle je m’étais bien investie pendant mes études et sur ma première année de vie active. C’est une belle association qui, je pense, peut faire beaucoup pour les étudiants et les jeunes diplômés, pour les accompagner dans leurs projets professionnels et dans leur insertion dans la vie active. Donc pour cela, je vous dis Bravo ! Ça fait toujours plaisir de voir de nouveaux projets émerger. Continuez à faire vivre l’association, la formation et le réseau des anciens !

Julie Laplanche

La voie des archives, retour sur un parcours universitaire :

J’ai découvert le métier d’archiviste par hasard. Je souhaitais m’orienter vers la documentation pour passer mon CAPES de documentation. Je suis arrivée en licence « Archives et documentation » à Angers et j’ai découvert les métiers des archives : ça m’a tout de suite plu. Il faut dire que Valérie Poinsotte mettait une telle énergie dans le suivi de ses promos. Avant d’intégrer à Angers, j’ai réalisé deux années de classes préparatoires littéraires. Et j’ai suivi tout le cursus d’archivistique à Angers : licence, maîtrise de classement et DESS (avant la réforme des Masters).

Débuts dans le monde professionnel et premier poste :

Ma tout première vacation était pour la Présidence de l’université d’Angers pendant ma maîtrise. Mais sinon, mon premier emploi à temps plein était aux archives départementales de la Guadeloupe, en charge d’un classement d’archives d’une entreprise sucrière (pendant 16 mois). Je l’ai trouvée par le réseau des anciens étudiants d’Angers : c’est un collègue des promos précédentes qui terminait sa mission et qui avait proposé ce contrat via le forum de l’AEDAA. Mon entrée dans le monde professionnel a été plutôt facile : j’ai toujours pu trouver des missions et vacations (en passant par la case Paris aussi). J’ai eu la chance de passer le concours d’assistant de conservation pendant mon DESS : j’ai eu mon premier poste de fonctionnaire à peine 4 mois après. J’ai souvenir d’un grand dynamisme, de beaucoup d’échanges (professionnels mais aussi amicaux) avec d’anciens étudiants d’Angers qui pouvaient se trouver en mission/poste à proximité.

Des changements de poste :

Mon premier poste d’assistant de conservation était responsable d’un micro service d’archives-documentation dans une commune en Ile-de-France. Au delà de l’archivage, j’ai découvert le suivi des agents et les projets transversaux d’une collectivité. J’y suis restée 4 ans. Malgré le fait d’être une archiviste isolée, j’ai beaucoup échangé avec les autres services administratifs. Ensuite, avec ma famille, nous avons souhaité partir vers la Normandie. Je suis arrivée aux Archives départementales de la Manche, où j’ai assuré le suivi du service des archives communales, privées. J’ai beaucoup apprécié ces années de visites et conseils pour les archives communales. Mon poste s’est diversifié avec le suivi d’autres missions comme la numérisation et la restauration. Au bout de 10 ans sur ce poste, j’ai rejoint l’équipe des Archives départementales du Calvados, où je suis actuellement. Je m’occupe du service des archives modernes et contemporaines : du suivi de classement, mais surtout beaucoup de suivi de collecte, d’évaluation et d’audits de dématérialisation. L’évolution vers l’archivage du numérique est un vrai tournant (même si nous avons encore plein d’archives du XIXe à classer) et peut paraître déroutant. Ces dernières années, la formation est aussi arrivée dans mes missions, soit vers des professionnels, mais aussi pour les étudiants du master Patrimoine de Caen. Transmettre, c’est aussi une mission enrichissante.

Et dans 5 ans ?

A l’avenir, pourquoi pas évoluer vers d’autres missions autres que celles des archives.

Question bonus 🙂 L’AEDAA et vous :

C’est une association importante pour se lancer, pour échanger pendant ses études, en se lançant dans sa vie professionnelle.

Un grand merci à Gwendoline et Julie pour leur participation !

Nous espérons que ces portraits ont suscité des vocations !

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