XVIIe JOURNÉE D’ARCHIVISTIQUE D’ANGERS
Archivistique et mondialisation : vers une archivistique-monde ? 15 février 2019. Maison de la Recherche Germaine Tillion, Angers
Contexte : Le vendredi 15 février 2019, pour la dix-septième édition, la formation Archives de l’Université d’Angers organise sa traditionnelle journée d’archivistique en partenariat avec l’UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines, le laboratoire TEMOS (Temps, Mondes, Sociétés – CNRS FRE 2015) et l’Association des étudiants et diplômés en archivistique d’Angers (AEDAA). Inscrite dans l’enseignement du Master Archives depuis dix-huit ans, cette journée organisée par la promotion de deuxième année de Master a pour objectif de contribuer à développer une dimension recherche au sein de la formation professionnalisante, au moyen d’une réflexion commune autour d’une thématique donnée, mais aussi de nouer un dialogue entre chercheurs, enseignants-chercheurs et professionnels. Cette année, elle aura pour thématique et intitulé Archivistique et mondialisation : vers une archivistique-monde ?
Argumentaire : Le terme de « mondialisation » est généralement employé pour désigner la libre circulation des marchandises, des capitaux, des services, des personnes, des techniques et de l’information. L’UNESCO le définit comme le processus d’intégration des marchés résultant de la libéralisation des échanges, de l’expansion de la concurrence et des retombées des technologies de l’information et de la communication à l’échelle planétaire. L’historien Fernand Braudel est l’un des premiers à évoquer comme conséquence de la mondialisation la formation d’une économie-monde ; un territoire dynamique polarisé par un centre dominant et des périphéries en retrait. Cette notion est reprise et développée par Immanuel Wallerstein sous l’idée de système-monde. Dans son référentiel, il n’existerait qu’un seul monde connecté par un réseau complexe de relations d’échanges, entretenu par des agents en concurrence, avec des influenceurs et des influencés, des pôles développés et des pôles sous-développés. La mondialisation contemporaine influence toutes les sphères de la société, y compris les archivistes et leurs pratiques professionnelles. L’archivistique, discipline scientifique et pratique professionnelle historiquement nationale, évolue depuis plusieurs décennies maintenant vers la mise en place de pratiques et de référentiels communs, internationaux. Allons-nous aujourd’hui
vers une archivistique-monde – sorte de système-monde wallersteinien où une pratique archivistique commune est partagée selon une logique descendante d’influenceur et d’influencé – ou au contraire, le processus de mondialisation admet-il la survivance de particularismes nationaux ? Une archivistique-monde est-elle elle-même possible compte tenu des spécificités nationales de la profession (législation, organisation administrative, conditions climatiques engendrant nécessairement des problématiques de conservation différenciées) ?
C’est la réflexion que nous ambitionnons de discuter, de nourrir, d’enrichir et de nuancer ici, à travers quatre axes : 1. Un cadrage théorique relatif aux changements des pratiques professionnelles induits par la mondialisation. L’idée est de s’interroger sur ce que la mondialisation, sous-entendue l’accroissement de la circulation des personnes et des informations, a changé dans les pratiques professionnelles dans les métiers culturels, des bibliothèques et de la documentation. 2. Il serait ensuite question de montrer que l’archivistique est une science de plus en plus internationale, qui gagne du terrain dans le monde depuis plusieurs décennies. L’idée serait de s’intéresser aux processus et aux indicateurs de cette expansion, en se questionnant sur le rôle de la coopération internationale par exemple. S’interroger sur l’agencement de cette expansion avec d’autres disciplines proches comme la bibliothéconomie, l’histoire ou les sciences de l’information se révèlerait aussi pertinent. 3. Par la suite, il serait envisagé d’insister sur la normalisation des pratiques à l’œuvre dans la profession aujourd’hui. En se fondant sur des exemples précis, l’idée serait d’interroger le processus de mise en place de normes en lui-même, ainsi que les difficultés, les incompréhensions, les résistances, ayant court dans les organes de concertation et de décision. 4. Enfin, il serait souhaitable de questionner la logique d’influenceurs et d’influencés et de poser la réflexion sur les réticences à la mise en place de pratiques uniformisées, entraînant l’effacement plus ou moins relatif des traditions archivistiques nationales. L’on souhaite s’interroger sur la place de l’archivistique française dans le monde aujourd’hui, ainsi que sur les freins à la mise en place d’une archivistique monde.
Participation : Les communications, d’une durée de 20 minutes seront accompagnées d’un support (Power point), présenteront une réflexion autour de cas d’études ou d’expériences professionnelles inscrites dans les enjeux actuels de l’archivistique et de la mondialisation. Chaque session sera suivie de questions et d’échanges entre les intervenants et les personnes présentes dans la salle.