Pourquoi cette journée ?
On assiste à un engouement pour le recueil de témoignages oraux mais à une réelle pénurie de communication des archives orales. Nous avons voulu nous interroger sur ce paradoxe : est-ce une étape inhérente au développement du processus ou y a-t-il dès le départ des raisons qui empêchent les témoignages oraux d’être utilisés à l’instar des autres archives ? Est-ce dû à un problème technique ou les raisons sont-elles plus profondes ? Les témoignages oraux servent-ils uniquement à ce pourquoi ils ont été collectés (utilisations primaires) ? Font-ils véritablement partie de la documentation historique de la recherche (utilisations secondaires) suivant les termes de la loi du 3/1/79 ? En quoi le développement d’une collaboration entre chercheurs, associations et archivistes peut-elle apporter un début de réponse à ces questions ?
Séance 1 : Pourquoi et pour qui collecter ?
Les collectes de témoignages oraux se multiplient : comment expliquer cet intérêt récent pour une pratique déjà ancienne ? Des chercheurs de différentes disciplines, des associations ou des archivistes ont suscité et recueilli ces témoignages. Au delà des motivations spécifiques à chaque acteur, peut-on dégager une démarche commune ? La confrontation de différentes expériences, rendant compte des démarches et des objectifs de chacun, pourra nous apporter quelques éléments de réponse et souligner également les difficultés liées à la collecte des témoignages oraux.
Séance 2 : Le témoignage ne peut-il servir qu’à une histoire de la mémoire ?
Le caractère pluridisciplinaire du recueil et de l’exploitation des témoignages oraux nous amène à une problématique assez large pour réunir des archivistes, des historiens, des ethnologues et des journalistes. Nous nous appuyons sur une réflexion de Danièle Voldman : » Le témoignage ne peut-il servir qu’à une histoire de la mémoire ? ». De cette interrogation d’ordre général se dégagent des interrogations plus précises : Y a t’il une idée préétablie sur l’utilisation future du témoignage oral lors de son recueil et quelle est-elle ? Comment prendre en compte les multiples subjectivités (collectés, collecteurs, utilisateurs) lors de l’exploitation ? Quelles sont les conditions à remplir pour que le témoignage oral devienne une véritable « archive », documentation historique de la recherche selon la loi du 3/1/79 ?
Séance 3 : Le rôle des services d’archives dans la conservation et la communication des témoignages
La réflexion est orientée à partir d’un constat : les méthodes de collecte et conservation des témoignages oraux semblent être bien définies. Il est alors intéressant d’aborder les différentes étapes du traitement archivistique « matériel » (supports et migrations de supports, techniques et outils d’exploitation des informations) et celles du traitement archivistique « intellectuel » (analyse, indexation, instruments de recherches, modes de classement) en insistant sur les spécificités de ce type d’archives. Enfin, tous ces efforts seront vains s’il n’y pas de véritable politique de communication, qui semble en être encore à ses premiers pas. Pourquoi ce retard et quels pourraient être les moyens pour lui permettre de se développer ?
Séance 4 : La collaboration entre chercheurs, associations et archivistes
Si les archivistes commencent à trouver des réponses techniques aux questions de traitement et de conservation des archives orales, il n’existe pas encore de réelle politique en matière de valorisation. Toutefois la tendance est actuellement à une prise de conscience de la nécessité de développer le dialogue et la collaboration pour que les témoignages collectés puissent être communiqués au public et valorisés à long terme. Cette collaboration est-elle possible ? Qu’apporterait-t-elle aux uns et aux autres ? Comment la mettre en œuvre en respectant les spécificités de chacun ?