Ayaka Ono a 38 ans, elle est chargée du conseil scientifique et technique aux Archives nationales du Japon.

Voici son parcours
La voie des archives, retour sur un parcours universitaire :
Mon parcours universitaire a commencé au Japon où j’ai obtenu une licence en océanographie. Dans ma quête pour apprivoiser les idées scientifiques de manière plus globale et en cherchant des occasions d’intégrer également des points de vue de notre société, j’ai décidé de rejoindre le master en histoire des sciences à l’université de Bordeaux. Cette formation m’a permis de découvrir le monde des archives. Les approches de notre métier correspondaient bien à l’idée de « distiller » nos traces et d’organiser l’abondance d’informations pour les transmettre aux générations futures, un enjeu que je juge essentiel, tant dans mes recherches que comme citoyenne dans le monde actuel. C’est la raison pour laquelle j’ai poursuivi le cursus DU Archives et métiers des archives de Poitiers et le master Archives de l’université d’Angers.
Débuts dans le monde professionnel et premier poste :
Les stages m’ont toujours semblé aussi importants que les emplois en termes de contact avec les véritables réalités de la pratique de notre profession. Consciente de la difficulté d’insertion dans la vie professionnelle, j’ai accumulé des stages, guidée par mes intérêts personnels, dans des services de types variés : aux Archives Départementales de la Gironde, aux Archives Municipales de Libourne, à l’Ifremer, aux Archives Nationales, et au Service Historique de la Défense. Après la fin de mes études, j’ai mis un certain temps avant de décrocher mon premier poste à la SNCF. Cette période de préparation, bien que longue, a cependant été fructueuse, car elle m’a permis de me plonger dans la lecture des réflexions archivistiques et de la notion de patrimoine, de mener des recherches sur les organismes auxquels j’allais postuler, ainsi que de visiter plusieurs services d’archives. Ainsi, j’ai pu progressivement combler mon manque de connaissance de la cartographie archivistique en Hexagone.
Des changements de poste :
La réglementation relative aux titres de séjour m’a obligée à chercher un autre type de contrat après seulement deux mois dans mon premier poste en 2017. Laissant plusieurs « dettes » des compétences acquises au sein de l’OJT, j’ai eu la chance de poursuivre mon expérience à la Région Île-de-France lors du déménagement de son siège. En 2019, arrivant à la limite de la durée autorisée pour les travailleurs temporaires étrangers, je suis retournée au Japon pour rejoindre les Archives nationales. J’y suis toujours, ayant évolué au sein de différentes équipes : d’abord celle des relations internationales, puis celle de la transformation numérique, et enfin celle du conseil scientifique et technique.
Et dans 5 ans ?
Le nouveau siège des AN est prévu pour ouvrir ses portes au public dans cinq ans. Cela pourrait représenter une opportunité pour nous de faire évoluer nos politiques et nos pratiques. En ce qui concerne les relations avec la France, l’année 2028 marquera le 170e anniversaire de l’établissement des relations franco-japonaises. Il serait formidable que nous puissions célébrer cet événement au sein de nos archives.
Sur le plan individuel, j’aimerais relier les regards que j’ai explorés au sein de cultures différentes, non seulement au niveau des nations, mais aussi dans diverses sphères d’activité. La continuité et la recomposition des idées sont les mamelles de la boussole dans laquelle spatialité et temporalité se répondent. Cela me prendra certainement bien plus de cinq ans.
Question bonus L’AEDAA et vous :
Le diplôme de master professionnel m’a servi de véritable « deuxième titre de séjour » pour naviguer dans le monde professionnel. Avec l’Aedaa, qui incarne un sens de la solidarité et de la conscience professionnelle, j’ai compris que le diplôme n’était pas qu’une simple pièce justificative. En effet, elle a été l’un des déclencheurs qui m’ont rappelé que le diplôme n’est pas un point d’arrivée, mais un point de départ pour continuer à acquérir des expériences au sein de notre filière.
Un grand merci à Ayaka pour sa participation, nous espérons que ce portrait a suscité une vocation !