Premier article de cette sous-série sur le thème du statut d’archiviste indépendant, qui est assez singulier dans notre profession. Pour ce premier portrait, Kylian Grudé, diplômé de la licence professionnelle « Métiers de l’information : archives, médiation et patrimoine », nous présente son parcours.
Kylian Grudé a 25 ans, il est archiviste itinérant sous le statut d’auto-entrepreneur.
Voici son parcours
La voie des archives, retour sur un parcours universitaire :
J’ai réalisé deux années de Licence d’histoire à l’Université d’Angers puis pour la troisième année, je me suis orienté vers la Licence professionnelle Archives et médiation du patrimoine.
Débuts dans le monde professionnel et premier poste :
Avant la rentrée (2020/2021) universitaire en Licence professionnelle Archives et médiation du patrimoine, j’ai réalisé un récolement des archives d’une mairie près de chez moi. J’ai pu réalisé ce récolement pendant les vacances d’été puisque je connaissais la secrétaire de mairie en poste dans cette commune. Le récolement a duré 2 mois. Pour la Licence professionnelle, j’ai eu la chance de réaliser mon alternance au sein des Archives départementales de la Mayenne. Ce stage de 13 semaines réparti sur toute l’année scolaire m’a permis de mettre un pied dans ce monde des archives et de me constituer un réseau. Après l’obtention de ma Licence professionnelle en juin 2021, je suis retourné dans la mairie où j’avais réalisé un récolement l’année précédente. J’ai cette fois rédigé un bordereau de demande de visas d’élimination et un bordereau de dépôt des archives communales aux Archives départementales. Ce CDD au sein de la mairie a duré de nouveau deux mois. A la fin de mon CDD, une correspondante du Ouest-France est venue faire un article sur mon travail. Cet article de journal m’a amené à être contacté les semaines suivantes par d’autres collectivités, intéressées par mon travail. J’ai donc saisi cette opportunité pour me lancer à mon compte et devenir archiviste itinérant avec le statut auto-entrepreneur.
Comment votre carrière a-t’elle évolué ? Quel poste occupez vous actuellement ?
Je propose toujours mes services aux collectivités et entreprises de mon département pour des missions d’archivage.
Et dans 5 ans ?
Mon planning est complet jusqu’à fin 2027. J’ai donc encore du travail devant moi. Je souhaiterais développer mon activité en proposant d’autres services en lien avec l’archivage comme par exemple le broyage de documents éliminables ou la numérisation d’archives.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre poste actuel ?
Ce qui me plaît le plus dans mon poste actuel est la liberté et l’indépendance que m’offrent le statut d’auto-entrepreneur. J’aime également énormément le fait d’être itinérant, de bouger régulièrement et de découvrir mon département au gré de mes missions en communes.
Un moment marquant dans votre carrière ou représentatif de votre poste actuel ?
Ce qui me marque le plus, en général dans mon travail, c’est le moment du devis où je découvre les archives que je serais amenées à traiter, parfois dans des greniers ou dans des caves. J’ai parfois l’impression d’entrer dans des pièces où le temps s’est arrêté. La découverte également de documents historiques très intéressants me donne aussi l’impression d’être privilégié. Ces découvertes peuvent également être insolites comme lors de ma première mission d’archivage en commune où dans une enveloppe, dans le fonds d’une boîte d’archives située dans la cave de la mairie, j’ai découvert un pistolet !
Avez vous rencontré des difficultés particulières durant votre parcours ?
La licence professionnelle, étant en alternance, permet vraiment d’apprendre beaucoup sur le métier d’archiviste. La théorie étant parfois différente de la pratique. Les premières missions d’archivage que j’ai réalisé étaient parfois un peu compliquées, notamment pour évaluer le temps de travail ou pour savoir par où commencer, surtout quand on arrive dans une pièce où les archives sont stockées en vrac depuis 20 ou 30 ans… Mais à force de pratiquer et aussi grâce aux conseils des Archives départementales, avec qui je suis régulièrement en contact, notamment pour le CST, m’ont permis de prendre mes marques et de me perfectionner.
Question bonus : l’Aedaa et vous. Que vous évoque l’Aedaa ?
J’ai suivi, et je suis toujours avec intérêt le travail de l’Aedaa, qui permet de faire connaître notre métier et surtout de créer une communauté d’archiviste, le réseau étant très important dans ce métier.
