11 février 2022 : save the date !

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Le thème de la #JAA2022 était donc la reconstitution archivistique ! Les interventions de la journée ont eu pour objectif de retracer l’évolution des pratiques de la reconstitution d’archives, en étudier le sens, les formes et les modalités.

La question des spécificités de la reconstitution d’archives a également été posée dans une perspective pluridisciplinaire, les reconstitutions étant pratiquées dans d’autres disciplines et secteurs patrimoniaux.

Focus sur l’intervention des M2
Les étudiant-e-s du M2 sont intervenus au cours de la journée sur le sujet suivant : « La reconstitution archivistique en France et dans le monde : état des lieux bibliographiques » ! Cette recherche a été réalisée suivant la méthodologie d’un dépouillement systématique des numéros publiés et librement accessibles de 18 revues archivistiques francophones, anglophones, germanophones ou encore hispanophones pour y relever toute occurrence faisant mention d’une pratique de reconstitution d’archives. L’utilisation de mots-clés « reconstitution », « rekonstruktion », « ricostituzione » a facilité ce travail.

De ce dépouillement de plus de 1 200 numéros de revues – dont font partie La Gazette des archives, Comma, Archives and manuscripts, Der Archivar ou encore la Revue de Bibliothèque et Archives nationales du Québec– ont été sélectionnés 240 articles faisant référence à ce processus de reconstitution, ces mentions étant de plus en plus nombreuses à partir des années 1970 dans la littérature scientifique. Cette tendance est probablement une des conséquences de l’augmentation, là aussi, du nombre de revues en archivistique publiées aux quatre coins du globe.

De ces 240 articles retenus, nous avons fait le choix de ne conserver que 101 cas documentés et de ne pas prendre en considération les articles qui n’aborderaient qu’un aspect théorique ou qui seraient trop peu précis pour affirmer que dans tel service, à une date données, des fonds d’archives auraient été reconstitués.

Si cette pratique est attestée dans les temps anciens, que ce soit durant l’Antiquité ou au Moyen-Âge, le nombre de cas recensés augmente sensiblement à partir du XIXe siècle durant lequel nous avons identifiés 5 cas de reconstitutions d’archives, tandis que 50 l’ont été au XXe siècle et 36 pour ces vingt-et-une première années du XXIe siècle. Le graphique suivant en rend compte. Il est certain que la profession est aujourd’hui habituée de cette pratique pour laquelle il n’existe cependant pas de théorisation ni de mise en commun de ces pratiques.

Sur la typologie des 101 cas recensés, plusieurs remarques sont à formuler :

  • Les archives publiques forment la majeure partie des archives qui sont reconstituées,
  • Les fonds d’archives sont essentiellement reconstitués lorsqu’ils ont été dispersés ou lorsque leur classement interne a été bouleversé,
  • Les services d’archives sont dans la majorité des cas à la tête de ces opérations,
  • Pour expliquer la naissance d’un cas pratique de reconstitution d’archives, deux motivations semblent être majoritaires : on reconstitue des archives publiques qui auraient été détruites et on reconstitue des fonds à des fins historiques ou scientifiques,
  • Enfin, il est évident que les reconstitutions physiques sont les plus courantes et les reconstitutions virtuelles sont moins nombreuses bien que plus faciles à mettre en place lorsqu’il s’agit de reconstituer des archives dispersées.

Pour faciliter d’éventuelles recherches futures sur ce sujet, un outil de valorisation a été réalisée sous la forme d’une carte interactive. Ainsi, pour chacun des 101 cas de reconstitution relevés, celui-ci est géolocalisé sur cette carte avec une courte notice descriptive et les références bibliographiques correspondantes. La carte est accessible en suivant ce lien.